Le Groupe Spéléo d’Alsace a fêté ses 70 ans en 2022!
Un peu d’histoire…
Le Groupe Spéléologique d’Alsace (GSA), d’abord Groupe Spéléologique des Campeurs d’Alsace (GSCA), répondit dès sa création à une double aspiration, celle de la vie au grand air et celle de l’exploration souterraine. Exploration d’ailleurs souvent aventureuse tant les moyens techniques dont disposaient les pionniers du club avouaient volontiers leurs limites : cordes de mauvaise qualité, éclairage précaire. Mais la foi déplaçait alors des montagnes et les découvertes ne se firent point attendre…
Quant au champ d’investigations, il fut dès le début double : le Jura Sundgauvien d’abord, lieu de prospection privilégié, mais aussi le Doubs, au potentiel plus attrayant pour des explorateurs dont les techniques évoluaient, leur permettant grâce aux échelles métalliques, souples et ultra légères, et à l’utilisation de lampes frontales plus performantes, l’accès à de nouveaux réseaux, jusque-là peu accessibles.
Deux ans après la création du GSCA, « Sous Terre », le premier bulletin du club, est publié. Il paraîtra régulièrement jusqu’en 1985, reflétant non seulement la genèse du club et de ses découvertes, mais aussi l’histoire d’une discipline en pleine évolution : la spéléologie.
1959 est une année charnière. Le GSCA, fidèle à ses territoires de prédilection, le Sundgau et le Doubs, étend désormais son champ d’investigations à l’Allemagne, la Suisse et l’Espagne, des camps réguliers en partenariat avec des spéléologues d’Aragon ayant lieu tous les étés.
Puis vint ce fameux 7 novembre 1962 : lors d’une séance de prospection sur la limite sud de la commune de Gonsans, à une vingtaine de kilomètres de Besançon, est découvert le gouffre du Leubot, qui devait rapidement devenir par son ampleur « la découverte du GSCA ». Avec ses 3775 mètres de développement pour un dénivelé de 215 mètres, il reste encore aujourd’hui, l’un des plus grands réseaux de Franche-Comté.
Le GSCA poursuivit ainsi ses activités, élargissant encore son champ d’exploration aux Alpes Suisses, à la Yougoslavie, aux Iles Canaries et même à l’Irak.
1971, le GSCA devient GSA. Le GSCA s’étant peu à peu éloigné au fil des ans de sa « maison-mère », le club des Campeursd’Alsace, avec lequel il n’entretenait pratiquement plus de relations, une refonte de l’appellation est décidée : le groupe devient le « Groupe Spéléologique d’Alsace ».
Puis les activités du club se diversifièrent : elles prirent en compte la formation de nouveaux initiateurs, l’encadrement des adolescents, la participation à l’Inventaire Spéléologique du Doubs, la prospection minière et surtout un projet fédérateur parmi tous, la participation aux exercices du Spéléo Secours Français, qui permit l’implication du GSA dans de nombreux secours en Franche-Comté.
Windgällen : Le GSA s’intéresse à ce massif situé en Suisse Centrale, au Sud-Est du Lac des Quatre Cantons, dans le canton d’Uri. Les Windgällen constituent une crête variant de 3000 à 3300 m. Le club va découvrir et explorer de nouveau gouffres. Parmi les plus importants, citons : La « Windgallenhöhle » (-235 m), le « Schwarzberghöhle » (- 261m), le « Hollandais » (- 203m).
1983 : Découverte de la rivière souterraine du Silberloch et de ses 600 m de magnifiques galeries. Une grotte importante chez nous qui serait devenue, et de loin la plus importante grotte d’Alsace si pour quelques centaines de mètres, elle n’était située … en Suisse. La preuve est ainsi faite que le massif Sundgauvien peut recéler d’importantes cavités.
1983 : sous l’impulsion de Philippe Verry, cette année marque le début cinématographique du GSA. Un premier film consacré à l’exploration du Silberloch voit le jour.
Pourtant, plus proche de nous, il est un siphon, celui de Lucelle, dont les grands « Anciens » du club (Georges Kuster, Jean-Bernard Wahl, François Baur et Jean-François Brouillard), cherchèrent en vain à percer le secret.
Un secret toujours bien gardé, puisque le siphon résiste toujours à nos multiples tentatives de franchissement, laissant ainsi une part de rêves aux générations futures…